Ciblant les enfants vivant en grande précarité – près de 12 000 en IDF et 600 000 sur l’ensemble du territoire –, l’association Chemins d’Enfances s’invite au pied des hébergements d’urgence, où elle installe aires de jeux et salles de classe éphémères.
Magic place c'est quoi ?
«MAGIC», parce qu’en 40 min deux tentes à air captif sont dressées pour abriter une aire de jeux colorée et une mini-salle de classe avec du matériel pédagogique dans ces lieux où rien n’est prévu pour les enfants.
Comment ça marche ?
Chaque semaine, les enfants de 6 à 12 ans investissent ce qui devient leur endroit, leur moment, accompagnés d’un professeur de français langue étrangère et d'une animatrice. «Certains ne sont même jamais allés à l’école. Ils doivent tout apprendre en même temps: la langue, la culture, mais aussi le fonctionnement d’une classe, le règlement. Par le jeu, nous complétons l’enseignement scolaire. Et détectons parfois des souffrances qui sont prises en charge par le SAMU social avec qui nous travaillons.»
Au travers du voyage d’une mascotte créée par les enfants, chacun raconte son pays, sa culture, la comptine qui l’a bercé... Les enfants réalisent qu’ils ne sont pas les seuls à être «différents». Petit à petit, la barrière de la langue disparaît, la curiosité s’éveille, la confiance se gagne. «Les progrès sont très rapides: jouant seuls les premières séances, les enfants acquièrent très vite de quoi partager des jeux de société. » Et ils découvrent ainsi non seulement le français, mais aussi les règles du vivre- ensemble, indispensables à leur intégration.
Et demain ?
En test depuis 1 an auprès de 230 enfants dans une dizaine de lieux d’intervention, MAGIC PLACE fait l’objet d’une analyse d’impact très fine. Et les résultats sont là ! En plus des progrès en français, une importante progression de la confiance en soi et du rapport aux autres est constatée chez la majorité des enfants, qui sont mieux préparés à vivre avec leur histoire, leur identité et avec les autres. L’objectif est de pouvoir démultiplier le dispositif et le proposer aux mairies, aux quartiers et aux structures sociales accueillant des migrants toujours plus nombreux.
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